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Juifs que vis à vis de l’étranger, puisque l’étranger c’était l’ennemi, « adversus hostem aeterna auctoritas », disait aussi la loi romaine. Si le lecteur désire être amplement renseigné à ce sujet, il peut consulter l’ouvrage intitulé les Conférences sur l’usure et sur la restitution, où l’on concilie la discipline de l’Église avec la jurisprudence du royaume de France, imprimé par ordre du cardinal de Noailles, archevêque de Paris, chez la veuve Estienne et fils, rue Saint-Jacques, à la Vertu, 1748 (4 volumes).

Lorsqu’on a pris connaissance de tous ces documents, on demeure persuadé que l’admission du prêt à intérêt dans notre législation moderne, est l’une des causes les plus certaines et les plus actives des perturbations de notre monde économique. Je crois jusqu’à meilleur avis, que l’impôt progressif sur le revenu, et même sur le capital, est le meilleur et peut-être le seul remède qui puisse arrêter ou atténuer le mal dont nous souffrons.

Si une discipline très nette, dit M. Claudio Jannet, dans son ouvrage : Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle (Paris, Plon 1892), n’avait pas empêché l’usure de se développer dans l’intérieur de la société chrétienne et l’avait laissée pénétrer dans les rapports ruraux par exemple, tous les fruits de l’émancipation des serfs eussent été perdus ; les grands propriétaires auraient détruit toute indépendance dans les populations vivant autour d’eux.

Il est certain qu’encore aujourd’hui, le capital mobilier, tel qu’il est compris et employé n’est plus seulement une valeur d’échange, comme on le disait.