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en peine de trouver les moyens de donner à ces ouvriers de quoi ne pas mourir de faim quand ils sont arrivés à l’âge où les forces manquent pour gagner chaque jour le pain de chaque jour. L’ouvrier, ce fonctionnaire social, peut-être le plus nécessaire et le plus produisant, c’est le seul qui arrive à la fin de la vie sans avoir acquis le petit capital ou la petite rente viagère qui puisse le conduire jusqu’au tombeau sans avoir à tendre la main, lui qui a enrichi la Société !

La question de l’impôt sur le Revenu, dit M. Dufay, est plus importante qu’on ne le croit, si elle doit s’appliquer comme nous le pensons à des revenus qui aujourd’hui ne paient rien du tout ou plutôt ne supportent rien en réalité.

Il faut distinguer en tout impôt ce double phénomène : l’incidence et la répercussion dont Proudhon a établi la réalité sans en tirer toutes les conséquences. L’impôt actuel sur la chose a pour effet de le faire supporter par celui qui travaille et non par celui qui a le revenu de la chose. Exemple : l’impôt foncier. Depuis cent ans, toutes les propriétés ont changé de mains bien des fois, et chaque fois le prix en a été fixé, déduction faite du capital afférent à l’impôt.

M. Dufay, ancien notaire, est plus compétent que moi dans cette question. Je veux donc bien le croire quand il affirme que chaque fois, le prix de vente d’immeubles vendus depuis nombre d’années a été fixé déduction faite du capital destiné à fournir l’intérêt qui paiera l’impôt.