Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

viduel et l’insatiable besoin de posséder toujours davantage, avaient affaibli parmi les classes populaires le patriotisme et l’amour de la famille par l’excessive difficulté de vivre. Le luxe de quelques-uns, que l’en prétend nécessaire à la société, est au contraire le plus funeste exemple qui puisse lui être donné. Il descend peu à peu jusqu’aux rangs inférieurs. Si la grande richesse se donnait pour but et pour emploi de ses ressources les travaux utiles à tous, elle remplirait son rôle vraiment providentiel. Malheureusement, les exemples prouvent, sauf de rares exceptions, qu’elle développe trop souvent chez l’homme la satisfaction égoïste des plus dangereuses passions et l’oubli des devoirs que cette richesse devrait imposer. Richesse comme noblesse oblige.

Les hommes d’État célèbres, les philosophes, les législateurs, les pères de l’Église, les conciles, les papes, dans tous les temps, dans tous les lieux, se sont élevés par leurs écrits, par leur doctrine, leurs prédications, leurs lois, contre les effets funestes de la richesse excessive. Puisqu’il n’y a plus aujourd’hui d’autres moyens législatifs, que les préceptes moraux ne sont plus écoutés, pourquoi ne pas trouver dans une plus large participation aux charges publiques, un remède à cette dangereuse situation ?

M. de Resnes prend ensuite à partie le passage de ma brochure où j’ai cru prouver que M. Jules Roche assimile à tort l’impôt sur le revenu, à l’ancienne taille. Ces deux modes d’impôt se ressemblent si peu qu’ils sont exactement le contraire l’un de l’autre. L’ancienne taille ne se percevait que sur des revenus fictifs et évalués d’une manière tout à fait arbitraire,