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D’un magistrat





La seule manière, à mon avis, de rendre à la fois praticable et productif un impôt progressif sur le revenu serait d’intéresser le contribuable à élever le chiffre de sa cote en lui donnant dans les élections politiques, une ou plusieurs voix supplémentaire à raison de telle somme dudit impôt.

Je ne partage pas cette opinion qui paraît fondée sur la crainte de donner une trop grande importance législative, en cette matière, à ceux qui paieraient peu ou pas d’impôt. Je crois, au contraire, que, depuis fort longtemps et surtout aujourd’hui, la possession de la richesse, et particulièrement de la grande richesse, est devenue un danger au point de vue législatif et politique, et si on ajoutait encore à cette puissance que donne la richesse, une augmentation de la puissance politique par la multiplication des voix, le pays serait livré bientôt sans défense à la merci d’une ploutocratie qui l’exploiterait encore davantage.