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pôt jusqu’au jour où elles commenceront à produire, pour les frapper alors très lourdement. La perspective ne serait assurément pas un encouragement à l’esprit d’initiative. En principe, vous avez raison ; frapper les gens d’autant plus qu’ils sont plus riches, c’est juste à tous les points de vue, mais que de difficultés dans la pratique !

Voici les réponses : Si l’impôt progressif, comme c’est probable, doit frapper à la fois le capital et les revenus, tant que le sol d’une forêt ne rapporte rien, il est imposable seulement comme capital, sur une estimation très faible qui ne varie guère, en France, de cinquante à deux cents francs par hectare. Quant à l’impôt sur le revenu, si la forêt est aménagée, on en connaît très bien le revenu. Si l’exploitation est accidentelle, on peut répartir le revenu sur la période d’exploitation divisée par le nombre d’années. S’il s’agit d’une plantation nouvelle, il serait peut-être juste d’attendre l’exploitation avant d’exiger l’impôt. Si, par exemple, après cinquante ans, l’exploitation donne cinquante mille francs, l’impôt serait dû, et alors exigible sur cinquante mille francs ; et si l’impôt était de 1 % il serait de 500 francs.

Votre travail m’a plu ; je reconnais, comme vous, que la misère et la grande richesse sont également mauvaises conseillères ; tout ce qui peut guérir d’un côté modérer de l’autre, est bon. Mais si on arrive à l’État providence, si on diminue l’initiative individuelle, si on touche au droit de propriété, on arrive à des conséquences fâcheuses.