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D’un fonctionnaire





Vous avez des idées justes, parce que la pratique de la vie vous a appris bien des choses. Mais précisément parce que vos idées sont sérieuses et pratiques, elles laisseront indifférents les gens qui aiment mieux jouir et digérer en paix que réfléchir ; elles ne trouveront que des adversaires chez les exploiteurs intéressés à faire l’agitation qui permet d’exploiter ; nous sommes usés, frappés d’impuissance ou d’aveuglement ; voilà ma conviction absolue ; mon plus grand regret est de voir ce qui est mal, ce qu’on doit éviter, mais de ne pas voir ce qu’il faudrait faire.

J’approuve absolument votre étude, qui représente une somme de travail et de méditation considérable. Je vous dirai que je ne vois pas trop la possibilité de fixer une base de perception sur certaines valeurs. Que valent dix hectares de forêts plantés depuis cinq ans, depuis dix ans ; que vaut une usine en construction ? que rapportent ces immeubles ? Ce ne sont pas des valeurs, ce sont des espérances qui ne produisent rien actuellement ; les laisserez-vous exemptes d’im-