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D’un fonctionnaire





Je vous remercie vivement d’avoir bien voulu me faire hommage de votre très intéressante brochure sur l’impôt progressif. Il n’est pas improbable que je me convertisse à vos idées. Jusqu’à maintenant j’ai toujours considéré l’impôt progressif comme pratiquement difficile à introduire ; le gros capital se dérobe par la fuite.

J’ai indiqué dans la brochure plusieurs des dispositions au moyen desquelles l’impôt finira par atteindre sinon la totalité, au moins une très grande partie des capitaux qui lui échappent aujourd’hui. En exigeant que tous les titres de valeurs mobilières soient nominatifs, la loi rendrait un double service ; d’un côté, elle empêcherait la fureur d’agiotage sur les valeurs de bourse qui envahit jusqu’à nos paysans, séduits par la perspective décevante d’une fortune facile à acquérir ; d’un autre côté, l’impôt atteignant les valeurs mobilières dans une proportion plus forte qu’aujourd’hui, permettrait de diminuer celui qui frappe les immeubles et, surtout, les terres, encore plus dignes de ménagements, et dont les produits sont infiniment plus utiles à la société.