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CHAPITRE IV

Que plusieurs de nos impôts ne sont pas « supportés » par ceux qui les paient




La question de l’impôt sur le revenu est plus importante qu’on ne le croit, si elle doit s’appliquer, comme nous le pensons, à des revenus qui, aujourd’hui ne paient rien du tout, ou, plutôt, ne supportent rien, en réalité.

Il faut distinguer, en tout impôt, ce double phénomène : l’incidence et la répercussion, dont Proudhon a établi la réalité sans en tirer toutes les conséquences. L’impôt actuel sur la chose a pour effet de le faire supporter par celui qui travaille et non par celui qui a le revenu de la chose. Exemple, l’impôt foncier. Depuis cent ans, toutes les propriétés : champs, maisons, prés, vignes, ont changé de mains, une fois, cinq fois, dix fois, et, chaque fois, le prix de la terre, de la maison, a été fixé déduction faite du capital afférent à l’impôt. Un domaine rapporte cinq mille francs ; il paie mille francs d’impôts. L’acquéreur déduit naturellement ces mille francs du chiffre de