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Un économiste savant, habitué à classer les hommes comme on range dans un cabinet d’histoire naturelle des animaux empaillés, pourra très bien ne pas approuver cette appréciation de la question.

On est heureux de rencontrer un esprit féminin qui ne dédaigne pas d’introduire l’élément moral et sentimental dans une législation qui intéresse, après tout l’immense portion de la société humaine où cet élément joue peut-être le plus grand rôle. Après les discussions de l’École sur les phénomènes abstraits de la production des richesses, il n’est pas mauvais d’appeler l’attention sur leur emploi et sur leur distribution. Dans cette seconde partie du problème, il est bien permis d’envisager autre chose que le côté matériel de la production des richesses et de tenir compte des nécessités et des besoins de l’individu pour faciliter une plus équitable répartition de ces richesses. Chose singulière : elles ne sont produites que par le travail, et c’est précisément ce même travail qui aujourd’hui en profite si peu.

L’honorable inconnue qui traduit sa pensée en si bons termes a parfaitement compris la question.