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fiait, ainsi qu’à une commission composée comme il est dit plus haut, le soin d’établir l’assiette de ce nouvel impôt pour le canton de Salins comprenant vingt-deux communes et dix mille habitants, je présenterais en moins de trois mois un tableau parfaitement exact de tous les contribuables et de la somme que chacun d’eux aurait à payer. On dit que les essais de cette nature faits par le ministère dans différents cantons n’ont pas réussi ; je le crois bien, ce sont les employés eux-mêmes qui ont procédé à ces essais, quand il s’agirait au contraire de les écarter tous, et de les entendre à titre de renseignements seulement.

Que l’on compose dans tous les cantons ou dans toutes les circonscriptions fiscales, par le moyen que j’indique, ou par tout autre moyen, une commission indépendante de la politique et vous verrez que le travail sera fait, et bien fait, par toute la France, et cela avant six mois. L’essentiel est qu’aucun fonctionnaire ne s’en occupe que pour répondre aux demandes de renseignements. Il n’y aura ni franc-maçon, ni juif ni laïque, ni clérical, ni libre-penseur, ni catholique ; il n’y aura que des citoyens possédant, les uns plus, les autres moins, et chacun paiera selon son grade. Des amendes sérieuses, sans transaction possible, seront là, comme en Suisse par exemple, pour corriger la fraude et la dissimulation.

Lorsque je parle d’écarter les fonctionnaires pour l’établissement des rôles, il s’agit des fonctionnaires ayant un caractère politique : ceux de l’administration financière sont au contraire indispensables : par leurs connaissances spéciales, leur compétence, et leur impartialité, le travail de répartition arriverait dès le début à peu près à l’exactitude.