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D’un publiciste





« Au fond, je crois que tout le monde est d’accord sur la nécessité de la réforme dans le sens indiqué. Mais il y a une défiance énorme… et d’ailleurs, fort légitime, à l’égard de ceux qui seraient appelés à rétablir, c’est-à-dire de la majorité parlementaire. Quand on confie sa tête à des perruquiers, ils sont toujours tentés d’exagérer la tonte, au besoin, de couper la tête elle-même. C’est cette appréhension préliminaire qui domine toujours… La justice, l’équité et la loyauté sont des objets défraîchis et désormais sans emploi dans la politique. »

L’auteur de cette objection ne manque pas d’esprit, mais l’objection est-elle fondée ? N’y a-t-il pas à craindre plutôt, suivant d’autres correspondants, de voir nos législateurs faire pencher davantage la balance du côté, et en faveur de la puissante ploutocratie qui mène la politique française ? On ne peut pas se décider à abandonner cette voie funeste qui consiste à demander la plus grande part des impôts à la classe laborieuse qui ne possède rien et à la classe non moins