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considérable qui absorbe votre capital et qui, en plus diminue de 400 francs vos ressources annuelles ; il serait injuste de vous faire payer un impôt pour ce qui, en réalité, n’est pas une fortune pour vous. C’est votre créancier qui paiera l’impôt. Vous avez une femme et cinq enfants ? il faut les nourrir, les loger, les habiller, c’est une dépense nécessaire, il serait souverainement injuste d’accroître encore par l’impôt cette charge considérable. Votre travail profite à la Société ; vous élevez de nombreux enfants qui serviront à leur tour, par leur travail, à cette même société ; vous remplissez un rôle moral et utile au pays. Loin de vous faire payer une contribution, c’est lui, au contraire, qui viendra à votre secours si vos ressources sont reconnues insuffisantes.

Je prie maintenant le lecteur de comparer les deux lois ; la loi française et la loi suisse ; de se rendre compte aussi, de leurs effets. Je recommande aussi cette comparaison à M. Piot qui s’occupe, en France, de la grave question de la dépopulation, pendant que dans des pays voisins où fonctionne l’impôt plus ou moins progressif, le nombre des habitants augmente chaque année.

L’une de ces lois fait du prolétaire un bon ouvrier un bon employé, un petit propriétaire, du petit propriétaire, un père de famille qui peut élever ses enfants, et, à la fin de sa vie, un vieillard qui finit dans un état aisé ou supportable, entouré d’enfants qui suivent la même voie.

L’autre loi fait du petit propriétaire un prolétaire, après une lutte inutile contre la misère, du prolétaire