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rencontrera, comme partout et comme chez nous actuellement, des individus entêtés dans leurs fraudes routinières. Par la simple application d’une amende calculée rigoureusement et sans transaction possible, dans la proportion de dix fois la somme qu’on a voulu économiser, l’État rentrera dans un chiffre au moins équivalent à ce qui lui était dû, parce qu’il y a toujours plus d’un fraudeur sur dix pris dans ses propres filets. Et que cette amende égale à dix fois le droit non perçu n’étonne pas ; comme on le verra, nous avons dans notre législation actuelle, des amendes bien autrement exagérées. L’impôt sur le revenu n’exigera pas la création de nouveaux fonctionnaires ; les percepteurs, les contrôleurs, les répartiteurs, les receveurs d’enregistrement, suffiront amplement à établir les rôles et les contrôles nécessaires. La plupart de nos circonscriptions de perception pourront même être réduites, attendu qu’une foule des petites cotes actuelles seront supprimées.

S’il y a des gens qui, pour se donner du crédit déclarent plus de revenus qu’ils n’en ont en réalité, ce sera tout bénéfice pour la communauté. Ne voyons-nous pas tous les jours des sots ou des vaniteux étalant un luxe au-dessus de leurs moyens ? Cela ne sert en rien à l’État et trompe quelquefois des dupes de cet étalage. Un impôt sur la vanité ne serait pas l’un des moins productifs. Les titres de noblesse n’ont-ils pas été mis en vente et acquis jadis pour des sommes énormes. Pendant un temps, ce fut même une ressource sérieuse pour le trésor royal.