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Signalons aussi le vœu adopté le 13 novembre 1904, par le conseil municipal de Besançon, pour protester contre celui voté par le Conseil municipal de Paris, qui est hostile à l’impôt sur le revenu :

Considérant que, par suite du nombre considérable de fortunes existant à Paris, toute répartition plus équitable des impôts aura nécessairement pour effet d’augmenter la part payée par Paris, le conseil émet le vœu que, dans la préparation et le vote du projet de l’impôt sur le revenu, le gouvernement et le Parlement ne se laissent pas arrêter par cette considération. L’adoption de ce vœu sera proposée à tous les conseils municipaux.

On aurait donc à lutter à la fois contre la capitale[1], le capital et les capitalistes, trois forces très sérieuses dans un État essentiellement centralisé et gouverné par la ploutocratie.

Les monarchies qui nous entourent ont été plus heureuses que notre République, jusqu’à ce jour, pour atténuer par leurs réformes fiscales, les lourdes charges qui continuent à peser en France sur le travail.


  1. La Province, dit-on, danse toujours l’air que Paris chante. On peut ajouter qu’elle paie toujours l’impôt que Paris ne paie pas, mais dont il profite dans une très large mesure.