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instituant ce jubilé célèbre, remettant tous les cinquante ans les familles expropriées en possession de leurs biens, et anéantissant toutes les créances, sans que les débiteurs eussent à payer une obole.

Et le lecteur comprendra alors la durée inexplicable de certaines races et de certaines nations, tant que par l’effet de leurs lois imposant une certaine mesure au développement de la richesse individuelle, il est resté impossible à quelques-uns de devenir les arbitres et les maîtres absolus de l’existence de tous les autres.


En tous cas, la menace d’émigration, que l’on prête gratuitement aux capitalistes, est loin d’effrayer tout le monde. Un poète franc-comtois de mes amis, m’écrit de son pays des Gaudes, que pour souhaiter d’avance bon voyage à ces prétendus émigrants, il a composé les deux couplets suivants, qu’il met à mon entière disposition. Ils peuvent se chanter, paraît-il, sur un air connu : Que ne suis-je la fougère !


Banquiers de la Germanie

Quand partez-vous de chez nous ?
Spéculateurs de génie
Allez-vous en donc chez vous ?
Les sillons de nos domaines
Soyez-en bien convaincus,
Produiront assez de graines,

Sans votre or et vos écus.


Bien loin de nous, race cupide,

Cherchez un autre séjour ;
Partez par le plus rapide,
Et sans billet de retour.
Emportez caisse et barême,
Passez le Rhin, l’Océan,
Et, s’il se peut, rentrez même

Pour jamais dans le néant !