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tes de passer la frontière avec leurs richesses. Ils trouveront certainement au dehors à qui parler et surtout à qui payer. Quant à nous, travailleurs Français, nous pouvons nous demander depuis quand le berger, le chien et le troupeau se sont avisés de se plaindre du départ du loup.

Plus on réfléchit à ces questions d’impôts et aux effets de leur répartition par le système progressif, plus on reste convaincu qu’il devient un facteur de plus en plus nécessaire pour faire cesser d’un côté les trop grandes accumulations de richesse, et d’un autre côté les accumulations de misère encore plus dangereuses.

Au lecteur qui serait scandalisé des idées qui précèdent, je conseille de lire :

Le Traité de l’usure, de Bossuet ; La Somme, de Saint-Thomas, ou plutôt, comme on ne lit plus aujourd’hui les ouvrages longs, profonds et savants, que l’on qualifie irrespectueusement d’ouvrages ennuyeux, l’abrégé de cette Somme énorme, par M. le Chanoine Crolet, ancien curé de la paroisse de Saint-Maurice, de Salins, et de celle des Cordeliers, à Lons-le-Saunier ;

Certains passages de Saint Jean Chrysostome, qualifiant l’intérêt ou l’usure de produits monstrueux de l’avarice ;

Les Évangiles où il est question des riches, des Pharisiens et de l’usure ;

Enfin, plus loin dans les âges passés, les lois extraordinaires de Moïse, interdisant l’usure et