Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’exode des capitaux





« Les riches, dit M. Lepelletier, dans un article du journal La Patrie, échapperont encore à l’impôt. Ils exporteront leurs capitaux mobiliers. Ils peuvent aussi se déplacer eux-mêmes et ne garder en France qu’un pied-à-terre, vendant hôtels, châteaux, s’allégeant d’un personnel imposable, diminuant leurs dépenses et de ce fait, portant un coup funeste aux industries de luxe qui font vivre cependant d’habiles ouvriers. »

Examinons de près cette objection qui se présente sous diverses formes, dans la plupart des journaux qui cherchent à ménager les très grosses fortunes, toujours en se donnant l’air de protéger les humbles, les petits, les ouvriers, etc., en un mot les prolétaires.

Je paraîtrais annoncer une chose paradoxale, si je disais que les capitaux français passés à l’étranger sont peut-être les plus profitables à la France. En réfléchissant à cette proposition, on arrive à trouver qu’elle est moins exagérée qu’elle ne le paraît à première vue. En effet, nous avons 7 milliards placés en