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ils sont accablés. Cette augmentation forcée des salaires et du prix de toutes choses amène bientôt dans les dépenses du riche un accroissement qui se résume, au bout de l’année par un chiffre certainement supérieur à celui de l’impôt qu’il aurait payé directement à l’État, car la perception des impôts exige un personnel très nombreux et très dispendieux.

L’expérience de l’impôt sur le revenu, même progressif, faite dans presque tous les États de l’Europe, démontre, en effet, que c’est le moyen le plus efficace de dégrever la masse du peuple d’une foule d’impôts indirects et vexatoires, et de procurer, au riche comme au pauvre, la vie à meilleur marché ; ce que le riche semble perdre d’un côté, il le regagne largement d’un autre. Surtout il faut prendre en considération que les dépenses nécessaires étant moins élevées, l’ouvrier, le manœuvre, l’employé, pourra plus facilement épargner une partie de son salaire et arriver à la classe de petit propriétaire qui l’élèvera dans l’échelle sociale et lui procurera, sur ses vieux jours, les ressources nécessaires, sans avoir à recourir à cette fameuse retraite qu’aucune combinaison financière n’a pu trouver jusqu’à ce jour. L’aisance, au lieu de n’être plus nulle part, se rencontrerait presque partout. Encore une fois, l’expérience de ce système et les résultats obtenus, sont conformes aux prévisions qui ont fait naître cette importante réforme.

Presque partout, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Suisse, etc., celui qui n’a que les revenus nécessaires à son existence n’a pas d’impôt à payer ; c’est la richesse suffisante, quelquefois improductive et exorbitante qui paie les gros impôts ; n’est-ce