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d’avance ce que l’on sait aujourd’hui. Sur 5.572.000 exploitations rurales, 2.167.800, ou 38 % sont de moins d’un hectare ; 1.865.000 ou 33 % atteignent de un à cinq hectares ; 16 % sont de 5 à 10 hectares ; 7 % de 10 à 20 hectares ; 5 % de 20 à 40 hectares ; enfin, 142.000 ou 3 % dépassent 40 hectares. Il eût été plus intéressant de faire connaître combien chacune de ces catégories comporte d’hectares ; mais, si on ne l’a pas fait par un détail par catégories, on a établi que 240.000 propriétaires possèdent 38 millions d’hectares, et qu’il n’y a que 10 millions d’hectares pour 3.500.000 petits propriétaires.

Quant au nombre des travailleurs agricoles qui est de 6.813.000, il comprend 4 millions de travailleurs qui ne possèdent rien et sont des journaliers, des domestiques, de petits fermiers, des métayers auxquels nos lois d’impôts et autres rendent l’accession à la propriété absolument impossible. « La vérité est aussi simple que possible, dit un journal de cette époque. Le sol, en France, appartient à un millier d’individus, la plupart étrangers à l’agriculture. La majorité des travailleurs agricoles ne possède rien et travaille pour enrichir les véritables propriétaires ; nous défions qui que ce soit de prouver le contraire. »

D’après les statistiques tirées de l’enregistrement qui précèdent, et celles de M. Neymark, il est certain que la fortune mobilière est encore bien plus inégalement partagée, puisqu’il est démontré que 238.000 personnes possèdent plus de la moitié de la richesse totale de la France.

Évidemment un changement radical de notre sys-