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collectiviste que le même écrivain définit ainsi :

« Problème : Trouver une organisation où tout le monde soit propriétaire.

« Solution : Établir une organisation où nul ne soit propriétaire.

« Ou bien,

« Problème : Réaliser les conditions de la liberté universelle.

« Solution : Constituer la base d’un esclavage universel. »

Ces quelques lignes suffisent à faire comprendre l’appréciation de l’écrivain à ce sujet.

Cette hypothèse de la constitution de la propriété collectiviste ne paraissant pas possible, il ne reste que l’autre terme : améliorer les conditions du travail par l’acquisition de la propriété individuelle. La société n’a aucun intérêt à favoriser la formation des accumulations excessives de la richesse ; elle en a un très réel, au contraire, à ce qu’il existe le plus grand nombre possible de familles propriétaires de leur instrument de travail, puisque la liberté est inscrite en tête de notre devise nationale. L’extrême inégalité actuelle est une cause incessante de fermentation révolutionnaire, qui conduit fatalement à une crise violente, si on ne la fait cesser. Ne laissons pas croire que le droit de propriété ne peut aboutir qu’à l’abus ; il faut que la sagesse et le véritable esprit de fraternité corrigent les excès du droit rigoureux[1]. Renonçons donc volontairement à cette portion de nos revenus dont nous

  1. Summum jus summa injuria, disait le bon sens romain.