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penser que l’habitant des villes ; mais, aussi, son travail est bien moins rémunéré et, surtout, le produit en est moins assuré. Il serait plus vrai et plus juste d’élever l’exemption jusqu’à 1.200 fr. partout, et d’ajouter à ces exemptions, comme en Suisse, une somme de 2 ou 300 fr. par enfant mineur. Au surplus ce chiffre d’exemption, s’il était maintenu à 750 au début de l’application de la loi, pourrait être augmenté graduellement, lorsque l’expérience aurait prouvé que, sans augmenter la progression de l’impôt sur les revenus élevés, le budget serait encore en équilibre.

6° La circulaire insiste encore sur cette idée plutôt bigarre qu’avec l’impôt proportionnel, il y a une sauvegarde, l’arithmétique, et que l’impôt sur les signes extérieurs de la richesse offre une autre sauvegarde : l’existence même ou l’absence de ces signes.

L’idée est même extraordinaire. Si, par suite d’une folie dont le législateur serait tout à coup frappé, il lui prenait la fantaisie de doubler l’impôt, je voudrais bien savoir quelle sauvegarde le milliardaire qui paie, je suppose, un million d’impôt trouverait dans l’arithmétique. Est-ce qu’elle le dispenserait de payer deux millions de francs, pendant que son voisin misérable, patenté pour vingt sous, en paierait quarante ? Quant aux signes extérieurs, il est inutile d’insister ; il n’y a pas de base de l’impôt plus absurde que celle-là.

8° La circulaire parait ensuite s’intéresser aux petits en leur disant : prenez garde, l’appauvrissement des riches va vous ruiner.

Ils peuvent répondre : c’est impossible, puisque