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livrées en pâture aux jalousies, nouveaux ferments de divisions, surtout dans les petites communes.

N’insistons pas sur cette prétendue objection puisque, au contraire, l’impôt sur le revenu vrai, surtout si on l’admet avec progression et si on réprime la fraude par de fortes amendes, a précisément pour but de faire cesser l’arbitraire et la jalousie. L’essentiel est, à la fois, de réprimer la fraude de la part du contribuable, et de rendre la vexation impossible de la part de l’administration, qui ne pourra fixer le taux de la taxe que sur des revenus parfaitement démontrés.

3° On rappelle, comme toujours en pareil cas, la fameuse déclaration des droits de l’homme imposant aux citoyens l’obligation de contribuer aux charges publiques en proportion de leurs facultés.

C’est précisément ce que nous demandons. Les facultés ne sont pas les revenus ; le mot se rapporte bien plus à l’idée de facilité et de moyens de payer qu’à celle de revenus pris dans le sens purement mathématique. C’est au contraire, avec le sens véritable de ces mots en proportion de leurs facultés, qu’on peut soutenir la justice de la progression, aujourd’hui surtout, que les moyens de vivre, les facilités de payer ont pris une si grande disproportion entre le capital et le travail.

4° Lors des projets de réforme qui ont précédé, les Chambres de commerce, les associations syndicales, les comices agricoles, les sociétés d’agriculture, etc., n’ont pas été favorables à la réforme.