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dre que la passion s’en empare. Il ne s’agit pas d’une aventure financière ou fiscale, comme on l’a prétendu, il est même curieux d’avoir à constater que la République Française a été, jusqu’à ce jour, moins apte à lutter contre l’égoïsme de la ploutocratie que les monarchies anglaise, prussienne et italienne. La Bastille de pierres est, sans doute, plus facile à détruire que la bastille de nos préjugés défendue avec tant d’acharnement par la féodalité financière.

Je ne quitterai pas ce sujet sans y ajouter les observations par lesquelles William Ellis (traduction de M. Terrien, 1850, Paris, Guillaumin) termine son petit livre classique à l’usage des écoles, sur les Principes élémentaires d’économie sociale, si répandu en Angleterre, et si inconnu en France :

« Ceux que leurs occupations n’ont pas familiarisés avec les lois de douanes et d’impôts indirects qui sont, depuis tant de siècles, en possession de gouverner le monde, et ceux qu’une certaine habitude d’esprit ne conduit pas à regarder de près les sophismes, les préjugés et les erreurs qui les ont maintenus, auront peine à s’imaginer à quelles combinaisons ruineuses, à quelles déperditions de toute nature, l’homme a voulu se condamner par ces mesures. On dirait d’un courrier qui se casserait une jambe, ou se poserait lui-même un appareil pour s’empêcher de marcher.

« Mais en supposant même un système de taxes indirectes, parfaitement combiné et dégagé de ces dispositions si incomplètes et si embrouillées, de ce code si compliqué et si inefficace, de ces remaniements successifs qui n’ont jamais donné de sécurité