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L’IMPÔT PROGRESSIF

SOMMAIRE

Les propositions développées dans les pages qui vont suivre peuvent se résumer ainsi :

L’impôt progressif moderne, pratiqué dans la plupart des États de l’Europe, n’a rien de commun avec la taille de l’ancien régime.

Préjugés français sur l’impôt.

Nécessité de remplacer plusieurs de nos impôts qui n’ont pas même l’excuse d’être proportionnels, par l’impôt progressif, comme l’ont fait presque tous les États civilisés,

L’impôt n’a pas pour seul but de procurer à l’État les ressources nécessaires. Il doit jouer un rôle politique, social, un rôle de justice. Il doit favoriser la création de l’aisance, élever le prolétaire à la possession de la propriété et contribuer à limiter l’accumulation excessive de la richesse en quelques mains.

Le contribuable doit savoir combien il paie et pourquoi il paie, et se rendre compte de la proportion que l’État prélève par l’impôt sur son revenu.

L’impôt doit être personnel et non réel ; direct et non indirect. Il ne doit pas être caché comme une chose injuste, mais être très apparent, comme une créance légitime de la communauté.

L’État qui déguise l’impôt dans le prix des choses imite le serviteur qui fait danser l’anse du panier à l’insu du maître. Nous ne sommes pas arrivés fort heureusement à cette situation décrite par Mirabeau dans son fameux discours sur la banque-