Page:Dufay - L’Impôt Progressif en France,1905.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Italie ils se sont étendus dans tout l’empire. Ces vastes domaines qui avaient absorbé l’héritage de tant de pauvres familles contenaient des parcs, des jardins, des portiques, des promenades ; c’était autant d’enlevé à l’agriculture, dit M. Boissier, dans ses Promenades archéologiques. N’est-ce pas précisément ce spectacle auquel nous assistons encore de nos jours ?

Avec une meilleure organisation économique, avec des lois qui, au lieu de favoriser l’accumulation de la richesse en quelques mains, la répartiraient d’une manière moins inégale, ces effets funestes seraient supprimés ou, au moins retardés. Ce n’est pas la richesse, qui est mauvaise en elle-même ; c’est l’abus qui résulte de sa trop inégale répartition. Dans une législation prévoyante tout devrait tendre à en favoriser la distribution entre les mains du plus grand nombre. Peu de fortune entretient la santé physique et morale et crée la liberté ; trop de richesse produit fatalement la corruption chez deux qui la possèdent et la servitude chez ceux qui en sont privés.

« Sans doute pour une société, l’état le plus favorable à la diffusion du bien-être, l’état vers lequel se meut la civilisation est celui où tous les hommes posséderaient une partie de capital. Les jeunes gens qui entrent dans la vie doivent ne jamais perdre de vue cette vérité. Des hommes de cœur qui veulent remplir leurs devoirs envers la société, des parents désireux de voir leurs enfants lancés dans un monde d’honorables efforts et non de luttes désespérées, n’ont pas besoin qu’on leur apprenne combien il est en leur pouvoir de contribuer à cette grande et noble fin ».

(Ellis. Guillaumin, Paris, 1850).