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CHAPITRE XXXI

Sur les latifundia





En faisant reposer le droit de propriété, sur le principe faux et dangereux de l’acquisition ou plutôt de l’accumulation de la richesse par l’intérêt, c’est-à-dire par l’usure, on l’a exposé à toutes les critiques des écoles proudhoniennes, socialistes, collectivistes. Si donc nous voulons mettre ce droit de propriété primordial, nécessaire, à l’abri de ses dangereux adversaires, corrigeons en la mauvaise application par la progression de l’impôt ; donnons-lui pour base solide le travail qui, lui, reste toujours dans les limites du besoin légitime, récompense chacun selon son mérite, et ne produit jamais ces excès de richesse qui ont toujours perdu les nations chez lesquelles ils se sont développés. Les latifundia qui ont perdu l’empire romain nous perdront à notre tour. Chez nous ils sont même beaucoup plus dangereux ; ils se forment surtout au moyen de la richesse mobilière, plus facile à accaparer que la richesse immobilière, et ils arrivent souvent à mettre les forces financières et politiques entre les mains d’étrangers à la nation. Cet effet était déjà signalé bien avant la fin de l’empire romain. « Latifundia perdidere Italiam », disait Pline. De