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fermiers est de 16.595.000 hectares formant à peu près la moitié de la surface totale.

La population vouée à ce travail est d’environ 10 millions de personnes. Un calcul aurait démontré que la moyenne de la famille agricole comprend quatre personnes : le père, la mère et un peu plus de deux enfants, ce qui représenterait 2.500.000 chefs de famille. C’est le travail de ces 2.500.000 laboureurs qui doit fournir 1.111.000.000 de francs, à prélever nécessairement chaque année sur les produits, pour payer les fermages. La part incombant ainsi à chaque travailleur, fermier ou métayer, est d’environ 445 francs.

Quant aux 600 millions d’intérêts de la dette, s’ils sont payés seulement par les propriétaires cultivant, représentant aussi environ 2.500.000 chefs de famille, on voit que chacun de ceux-ci doit, en moyenne, 225 francs.

Et si l’on admet avec la statistique, que la moitié seulement des propriétaires est grevée d’hypothèques, ce serait pour les possesseurs des terres hypothéquées une moyenne de 450 francs, à prélever pour intérêts sur le produit de chaque exploitation. Il n’y a qu’un remède à apporter à une situation si dangereuse, et encore, ce remède sera-t-il, dans bien des cas, insuffisant, mais au moins il atténuera un peu le mal : c’est de dégrever la terre de tout impôt, et de faire retomber la contribution sur le revenu et le capital déduction faite de toute dette, et en admettant, comme il est dit plus haut, le double principe de l’exemption à la base et de la progression sur la fortune en raison de son accroissement.