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une lettre du 9 juin 1618, Mazuyier en recula encore l’exécution, fondé sur ce que le roi, disait-on, étant pour venir au mois d’août dans le pays, M. de Langon avait cru devoir reculer son voyage à Paris, où il se proposait de porter les restes des ossemens et les certificats qu’Habicot demandait.

Tout cela prouve que le procès-verbal de la découverte, tel qu’il fut publié plus tard, et qui est cependant signé par Guillaume Asselin, sieur de La Gardette, capitaine châtelain, et par Juvenet, son greffier, n’avait pas encore été produit en 1618, c’est à-dire cinq ans après la découverte.

Dès-lors, dans sa réponse à la Gigantologie de Riolan, sous le titre d’Anti-Gigantologie ou Contre-Discours de la grandeur des géans, Habicot, ne pouvant avoir recours à des pièces judiciaires, fut obligé d’en revenir à ses premiers moyens, qui consistaient à y épiloguer ou à employer une véritable pétition de principe. En effet, pour démontrer que ce n’était pas un géant de 30 pieds de haut, comme le voulait son adversaire, Riolan avait supposé, d’après la longueur des os qu’il avait examinés, et entre autres celle du fémur, ce qui était un mode de procéder fort rationnel, que l’animal ne pouvait avoir plus de 12 pieds de long ; et il concluait que, comme il n’était pas besoin d’un tombeau de 30 pieds