Page:Ducros - Les Encyclopédistes.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

collaborateurs. Les articles ne sont pas signés, mais ils sont marqués par des lettres qui équivalent à des signatures puisque, en tête des volumes, on donne la clef de tous les anagrammes. Les articles qui n’ont pas de lettre à la fin sont de Diderot auteur ; ceux qui ont une étoile au commencement sont de Diderot éditeur.

Voici d’abord, parmi les collaborateurs attitrés, les grands spécialistes du siècle qui viennent initier le public aux secrets de leur science ou de leur art. C’est dans les sciences, et sans parler de d’Alembert que nous étudierons à part, Daubenton, qui traite de l’histoire naturelle ; Barthes, Tronchin et Louis, de la médecine ; Deslandes, un ancien commissaire de la marine, parle de l’art nautique ; Le Blond, connu pour sa Statistique de l’officier, est chargé de l’art militaire ; le droit est confié à Boucher d’Argis, avocat au parlement et auteur d’un Code rural, alors en cours de publication. Dans les arts, la musique est confiée à l’auteur du Devin du village, l’architecture à Goussier, la peinture à Landois et au futur auteur des Salons. C’est Le Roi, lieutenant des chasses du parc de Versailles, qui s’occupe de vénerie. Dans les belles-lettres enfin, la grammaire est expliquée par le plus illustre grammairien de l’époque, Du Marsais, qui a déjà écrit son Histoire des tropes et qui aura pour successeur, à partir de 1757, Beauzée, le futur auteur d’une Grammaire générale et d’une édition augmentée et bientôt célèbre des Synonymes de l’abbé Girard.

Une liste complète de tous les collaborateurs de l’Encyclopédie et de leurs principaux articles serait aussi facile à dresser qu’ennuyeuse à lire ; le lecteur curieux peut se renseigner lui-même en parcourant les préfaces de certains volumes. Nous parlerons tout à l’heure de ce qu’on pourrait appeler les grands Encyclopédistes ; mais, avant de prendre congé des spécialistes plus ou moins illustres qui ont enrichi ou encombré le Dictionnaire d’articles plus ou moins bien faits, accordons, en passant, un éloge et un sourire à ces ingénieux ou candides ecclésiastiques que