Page:Ducrest, Maillet - Histoire de Rennes.djvu/84

Cette page n’a pas encore été corrigée
64
HISTOIRE DE RENNES.

tagne, les évêques réunis en concile provincial ordonnèrent de s’abstenir de chair le samedi, à moins qu’une grande fête ne se trouvât ce jour-là. Ceux que leur santé ou leur indifférence empêchait d’observer cette règle, devaient nourrir trois pauvres chaque samedi. Avant ce temps, l’abstinence n’avait lieu que le vendredi, en mémoire de Ift passion de notre Sauveur. Un concile réuni à Rome sous Grégoire VII confirma cette nouvelle abstinence le 29 novembre 4078.

En 4048, et peut-être dès l’an 4006, Alain Y avait fondé, sous le nom de Saint-6eoi^, à Rennes, une abbaye de bénédictines,, dont sa sœur Adèle fut la première abbesse. Méditant , dit la charte de fondation , sur les moyens d’arriver aux biens étemels par les bietis temporels, le duc Alain Y ofirit d’abord à EMeu sa sœur, le trésor le plus précieux qu’il possédât sous le soleil , puis il accomplit le désir manifesté patr ciétte dernière de se consacarer à une vie sainte, en faisant construire pour elle, à la distance d’un stade des murs de la ville, une magnifique abbaye sous la protection de Saint Georges. Des vignes fécondes, des champs fertiles, deux moulins, une rivière poissonneuse et de belles prairies sur les rives de la Vilaine, qui se nommait encore Ficenonia , firent partie de la donation primitive , ainsi que le bourg non exigu de Tinténiac. Un monastère qui existait long-temps avant cette époque sous le nom deSaint-PieFre-de-ilfart ?A6i/, dans un des fkuboui ^ de Rennes et devant la porte principale de la ville, celle dite Mordelaise , fut aussi concédé par le duc à l’abbesse de la nouvelle abbaye. D’autres dons non moins importants furent feits au monastère qui s’élevait. La duchesse Berthe , veuve d’ Alain-Barbe-Torte , donna la paroisse de Gouesnou, qui faisait partie de l’évéché de Saint-PoI-de-Léon ; la duchesse Havoise concéda une terre qu’elle avait reçue de Geoffroi en présent de noces ; la vicomtesse Roianteline, en faisant admettre à Saint-Georges les neuf