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HISTOIRE DE RENNES.

la porte Mordelaise, la porte Saint-Michel, près de laquelle, sur une motte intérieure, s’élevait le château ducal ; la tour de l’horloge ou Saint-James, à côté de laquelle s’ouvrait la porte Jacquet ; la rue de la Pompe, près de la Vieille-Laiterie, la rue Tristin, la porte Baudraëre, la porte Aivière, aquaria, sur la Vilaine ; et enfin la poterne qui depuis porta le nom de Saint-Yves, puis la tour du Furgon. Cette enceinte fortifiée, ouverte par trois portes et deux poternes, était enveloppée de larges douves où coulait la Vilaine, nommée alors Vicenonia, dans la plupart des actes du temps. La forêt qu’on trouve aujourd’hui à deux lieues vers l’est, s’étendait alors jusqu’aux abords de la porte Jacquet. L’intérieur de la ville ne possédait qu’une église cathédrale sous l’invocation de Saint Pierre, et la petite chapelle de Notre-Dame de la cité. Des rues étroites et tortueuses, ouvertes au hasard plutôt que sur un plan donné, quelques hôtels jetés cà et là selon le caprice des possesseurs, tel était l’aspect intérieur de la ville des comtes de Rennes.

Voilà pour la topographie. Quelle était la population qui habitait ses murs ? Comment était-elle classée ? Quelles étaient ses mœurs, ses lois et son industrie ?

On dirait, après le récit des événements où le nom de Rennes s’est trouvé intéressé, que cette ville, depuis la chute de l’empire romain, était devenue un camp toujours armé, où se relevaient sans cesse les Bretons et les Franks, à peu près au même titre et à des intervalles plus ou moins rapprochés. Cependant il y avait dans ce camp de passage une population permanente, qui ne faisait pas grand bruit, subissant les événements plutôt que les dirigeant, mais se formant peu à peu et sans interruption pour un avenir qui désormais n’était pas éloigné, et lui créerait une place dans cette société, où elle n’en avait aucune encore bien distincte et reconnue.

Le comte et l’évêque avaient succédé aux magistrats