Peu avant le règne de Salomon, et l’épiscopat de Grégoire de Tours qui raconte le fait, un incendie détruisit l’église élevée par les fidèles sur le tombeau de Saint Melaine à Rennes. Enseveli sous les débris enflammés des poutres et des riches tapisseries, il ne fut pas atteint par les flammes, bien que son enveloppe fut en bois. L’incendie éteint, on se hâta d’arriver, à travers les décombres, jusqu’au tombeau du Saint, que l’on trouva intact sous un amas de charbons embrasés. Le peuple qui était accouru en foule, en poussant des lamentations, changea ses larmes en cris de joie et de pieuse admiration.
Le monastère ou l’habitation des religieux qui veillaient à la garde des restes mortels de leur saint patron, ne fut pas épargné par le feu, et ils furent obligés de chercher momentanément une autre retraite. La basilique et le monastère demeurèrent en ruines jusqu’au règne de Salomon II, et à l’épiscopat de Duriotère, élu vers 605, après la mort de Victorius. Alors seulement, grâces aux largesse du prince breton, les deux édifices se relevèrent non moins somptueux ; les revenus de l’abbaye furent augmentés, et tous ses anciens droits confirmés. Quels étaient alors ces droits et ces revenus ? Peu de chose encore en comparaison de ce qu’ils devinrent ; ceux que les monastères naissants commençaient à se créer dans une grande vue d’unité, contre les rois, les seigneurs et les évêques, par les immunités, les vassalités et les mille influences de l’esprit de suite de ces grands corps sur les personnes et la propriété. Nous noterons à leur passage chacun de ces droits productifs quand il naîtra.
Salomon II fut inhumé avec pompe dans l’église du monastère qui l’honora comme son second fondateur.
Un évêque de Léon, Saint Goulven, qui vint mourir à Rennes vers cette époque, fut aussi enterré avec pompe dans la même abbaye de Saint-Melaine.
Sous les successeurs de Salomon II, Rennes retomba
