Page:Ducrest, Maillet - Histoire de Rennes.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée
47
HISTOIRE DE RENNES.

fut le premier que Rennes vit fonder près de ses murs. Si, comme d’autres l’affirment, Saint Melaine lui-même fonda ce monastère, il faut qu’il se soit servi, pour cette œuvre, du concours de Saint Patern, ce que ne dit pas la biographie de ce dernier. Nous suivrons, à travers les siècles et à mesure que nous les rencontrons, les vicissitudes de l’existence de cet établissement, qui, dans le principe, ne fut que le successeur de ces oratoires élevés dans les cimetières sur la tombe des saints, et auxquels on attachait quelques moines pour prier et veiller à la garde des reliques vénérées.

Après trente-deux ans de règne pacifique, Hoël laissa son royaume à cinq fils, qui l’affaiblirent en le divisant, selon la coutume. Hoël II eut en partage le pays de Rennes (543). Judual, son fils, qui fut surnommé Alain-le-Fainéant, devint, quelques années après (560), comte de Rennes, sous la suzeraineté du roi frank Clotaire ; mais la soumission aux Franks n’était qu’un joug passager qu’on subissait le moins long-temps possible. Warroch, comte de Vannes, entreprit de le secouer, et le pays de Rennes devint encore une fois le champ de bataille où s’agita l’indépendance de la Bretagne. L’influence de Saint Melaine n’existait plus, Febediolus, son successeur, avait déjà été remplacé par Victorisu en 560.

Chilpéric, roi de Soissons, qui avait eu dans son partage la conquête bretonne de Clotaire, vint au Mans à la tête d’une armée sommer Guérech ou Warroch de reconnaitre la suzeraineté des Franks, et de leur payer tribut. Warroch, pour toute réponse, entre dans le pays de Rennes (579), en commannde en leur nom Alain-le-Fainéant. Il y met tout à feu et à sang, il y fait des prisonniers, enlève un riche butin, et regagne paisiblement son comté de Vannes, sans que personne songe à l’inquiéter dans sa retraite. Cependant trois jours après, non pas sans arrière-pensée, il se hâte de faire la paix et se