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HISTOIRE DE RENNES.

les Rhedones eurent pour chef Gwitcaél, un des fils du roi Audren, avec le titre de Comte. Mais malheureusement l’existence de ce roi Audren n’a guères d’autre preuve que le nom de la ville de ChAtelaudren, et l’absence de tout autre nom à mettre à sa place.

Ce qui est moins douteux, c’est qu’Anthemius avait remplacé Febedolius sur le siège épiscopal en 46S, puisqu’il souscrivit à cette époque au concile tenu à Vannes.

Dix ans après, Saint Amand le remplaça, et l’ancienne Condate, la civitas rubra, ville rouge, adoptait peu à peu le nom du peuple qui l’habitait. Rhedones devenait Rhednes, et il n’y avait pas loin de là à la dénomination actuelle. La forme du nom gallique imposé à l’ancienne cite facilitait encore cette métamorphose.

La vie de Saint Melaine nous apprend qu’alors régnait à Vannes un chef nommé Eusèbe, qu’il ne faut pas prendre pour un breton, mais pour un de ces chefs qui se substituaient par la force à la place de la dynastie régnante, et en commençaient une nouvelle bientôt renversée à son tour. Nos rois bretons n’étaient pas tous de la même race, et faisaient déjà l’apprentissage de l’instabilité des trônes.

Le roi Vénète Eusèbe eut avec l’évêque de Rennes des rapports que nous ne pouvons à ce titre passer sous silence. Saint Amand n’était plus, et Saint Melaine lui avait succédé. Ce dernier, ayant guéri la fille du roi, dont le nom Aspasie indique assez l’origine étrangère, il fut récompensé par le don do la paroisse de Gomblessac, qui l’aida à soutenir le monastère élevé par lui à Platz sur les rives de la Vicenonia ou Fingemuiy comme Grégoire de Tours appelle notre rivière de Vilaine. L’influence bienfaisante de Saint Melaine sur son siècle protégera la nouvelle Bretagne contre les nouveaux conquérants qui s’approchent. Déjà les Franks sont à ses portes ; ils auront bientôt un roi chrétien de leur nation sur le trône des Gaules. Le frank HLODOWIG envoie ses bandes dans