Page:Ducrest, Maillet - Histoire de Rennes.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée
42
HISTOIRE DE RENNES.

(449-420.) De nouvelles colonies d’émigrés vinrent sous son règne de la Grande-Bretagne, chassées par les barbabares, et attirées vers la pénisule armoricaine par l’espoir d’y trouver des frères qui partageassent avec eux leur terre et leur pain. Ils ne s’étaient pas trompés ; le Conan Mériadec les accueillit comme de nouveaux sujets auxquels il devait protection. Il leur donna des terres pour se nourrir et des armes pour se défendre. Mais en quelle, partie de la péninsule les fixait-il plus plu particulièrement ? Cette question a son rapport indirect avec la nationalité bretonne contestée des Rhedones. Nous pensons, et nous en développerons ailleurs les raisons [1], que cette émigration, comme les précédentes, et surtout celle qui accompagna le Conan à la suite de Maxime, n’affectèrent pas de se fixer dans un lieu plutôt que dans un autre. Mille circonstances particulières, inconnues aujourd’hui, déterminèrent le choix de la place qu’elles adoptèrent ou qu’on leur donna par familles plutôt que par masses. Ne rencontrèrent-ils pas des parents, des amis, des alliés, parmi ceux qui les avaient précédés sur le sol hospitalier de la péninsule ? La langue ne pouvait être alors un motif de préférer les parties les plus reculées du territoire soumis au Conan. N’y avait-il pas partout des villes, des stations, des camps romains qui empêchaient la langue des proscrits d’être plus exclusivement parlée sur un point que sur un autre ? Ce fut plus tard et lors des invasions frankes, après 497, que la population bretonne galloise, qui émigra de la Bretagne insulaire, se retira de préférence vers le fond de la péninsule où elle était sûre de trouver ses compatriotes, et prit pour limite extrême la ligne formée par la Vilaine, le Meu et la Rance.

Mais ce n’est point ici la place d’une dissertation historique. On ne peut être bref quand on disserte. Nous

  1. Annales de la société royale académique de Nantes.