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HISTOIRE DE RENNES.

nous en croyons l’un de nos meilleurs chroniqueurs et la parole d’un de nos évêques du XIe siècle, qui ont omis, il est vrai, de nous transmettre la preuve de leur assertion, la cité des Rhedones aurait eu dans Saint Modéran, en 658, son premier pasteur ; Saint Just lui aurait succédé, et la tradition s’est chargée de constater l’existence de ce dernier, en nous conservant sa mémoire dans le nom d’un faubourg de notre ville. Le lieu nommé la barre Saint-Just était, selon l’usage des faubourgs, fermé par une barrière, non loin de laquelle se trouvait situé hors ville, conformément à l’édit de Théodose le jeune, le cimetière consacré à la sépulture des clercs et des laïcs. Saint Just fut inhumé dans ce cimetière et donna son nom à la barrière du faubourg. Après lui l’existence de ses successeurs présumés, Electran, Jean, Riothime, est beaucoup moins prouvée encore. Il est probable cependant que la communauté chrétienne qui avait grandi chez les Rhedones, comme ailleurs, devait avoir un chef spirituel, quelque faible qu’elle fût encore au commencement du Ve siècle. Les édifices religieux avaient commencé de s’élever en dehors de la ville, selon l’usage suivi alors, pour remplacer les temples des faux dieux qui étaient presque tous en dehors des murs, et aussi pour empêcher la population rurale d’affluer dans la ville fermée sous prétexte de dévotion.

On fait remonter à cette époque la fondation des églises Saint-Germain, Saint-Etienne et Toussaints. Il est difficile d’admettre cette opinion, du moins pour la première de ces églises, quand on réfléchit que Saint Germain vint chez les Bretons et à leur prière, négocier une paix entre eux et les Alains, sous le règne d’Audren, en 447. La reconnaissance publique aura sans doute attendu que sa sainteté ait été consacrée par l’église avant de l’honorer comme un patron de plus au ciel.

Quoi qu’il en soit de la date plus ou moins reculée de