Page:Ducrest, Maillet - Histoire de Rennes.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée
28
HISTOIRE DE RENNES.

sang, qui alors étaient cachés au fond d’une épaisse forêt, et n’étaient guères inquiétés par le voisinage des deux stations romaines, dont on trouve encore des traces sur la butte du Châtelier, en Janzé, et dans le bois de Sainte-Christine, en Coësmes.

En attendant le jour qui doit lui apporter la lumière venue d’Orient, la Gaule chevelue fait ses efforts pour atteindre la civilisation romaine. Elle ouvre dans tous les sens des routes militaires qui, en consolidant l’occupation, amèneront aussi le commerce et les arts de l’Italie. L’une de ces voies, venant de Lyon, la grande métropole, s’embranchait par Angers sur la ville des Rhedones, d’où elle se dirigeait vers l’intérieur de la péninsule armoricaine, en se bifurquant dans toutes les directions où s’était élevée une nouvelle ville. Des bornes milliaires, des établissements de tout genre, des ressources de toute espèce vinrent se placer le long de ces routes, qui ne disaient quelquefois qu’améliorer celles qu’avait suivies avant elles le vieux commerce gaulois. Les diverses couches de civilisation qui ont passé depuis sur le sol des Rhedones, ont effacé toutes les traces de cette antique voie dans la traverse de notre ville, mais les environs possèdent encore des fragments de ces travaux de l’art romain, et l’on pourrait en trouver quelques-uns peut-être dans les communes de Piré, Visseiche, le Rheu, Moigné et Mordelles. Deux routes principales aboutissaient à Rennes, l’une par l’est venant d’Angers (Juliomagus), l’autre par le nord, venant de Granville (Reginea), et se dirigeaient vers Garhaix, Vannes, Gorseult, Blain, Redon, Fougères, Dol [1].

C’est à la même époque qu’il faut rapporter la présence dans notre ville d’une légion venant d’Espagne, et qui aura sans doute participé à ces travaux de grande communication. Les colonies de Bilbilis chez les Geltibères, de Cœ-

  1. Notice de M. Bizeut, et Géographie des G. par Walckenaer.