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HISTOIRE DE RENNES.

thièvre, alors gouverneur de Bretagne, furent déposés au cabinet des médailles à Paris, et peuvent encore là du moins témoigner de la vraisemblance de nos conjectures.

Un autre temple consacré à Minerve existait aussi, non loin de l’endroit où s’éleva depuis la porte Mordelaise, si l’on ajoute foi aux témoignages traditionnels recueillis par MM. de Robien et Ogée.

Pour compléter les documents existants sur les temples que la colonie romaine édifia aux abords de sa conquête chez les Rhedones, nous ne devons pas omettre l’inscription gravée sur une pierre de granit placée depuis dans la construction de la porte Mordelaise, où l’on peut la voir encore. Les caractères de cette, inscription se trouvent renversés, et aujourd’hui un peu frustes ; mais on peut y distinguer pourtant ces abréviations lapidaires : Imp. Cæs. M. Antonio Gordiano pio fel. aug. p. m. tr. p. cos. o. R., que l’on s’accorde à traduire ainsi : « A l’empereur César, Marc Antoine Gordien, pieux, heureux, auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunitienne et consulaire, tous les Rommains. »

Cette pierre fut sans doute placée dans un temple, et fit partie peut-être d’un autel votif en mémoire de l’avénement de Gordien III au pouvoir impérial en 258. Cette désignation cos., consul, n’étant suivie d’aucun nombre qui indique, suivant l’usage invariable, que le personnage auquel elle se rapporte ait été consul plus d’une fois, on ne peut l’appliquer qu’à Gordien le jeune, qui fut le troisième, et qui, contrairement aux autres Gordiens, prit tous les titres énumérés dans l’inscription avant son second consulat. L’avènement de Gordien III à l’empire fut de plus célébré dans les provinces avec une joie et des solennités inusitées [1]. Cette consécration d’un événement heureux dans un temple, comme une action de grâces aux Dieux, n’est donc nullement invraisemblable.

  1. Art de vérifier les dates.