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HISTOIRE DE RENNES.

regretter que ce monument n’ait pas été conservé ; mais faut-il en nier l’existence parce qu elle est fondée sur un seul témoignage, quand aujourd’hui même nous voyons perdre sous nos yeux ou s’égarer en des mains privées tant de précieux vestiges de l’antiquité celtique et romaine de notre ville, que la commission, trop tard instituée pour leur conservation et leur explication, sera impuissante à exhumer de nouveau de l’ombre où ils se cachent. Il ne restera d’autre preuve historique de leur existence que les procès-verbaux peut-être où elle consignera ses regrets et quelques détails privés plus ou moins précis et affirmatifs.

En 1774, une découverte du même genre que celle dont nous venons de parler, vint révéler l’introduction du culte de Bacchus dans la ville gallo-romaine, qui portait encore le nom de Condate à l’époque où nous sommes. La démolition d’une maison canoniale du chapitre de Rennes, située au côté oriental de la place de la Vieille-Monnaie, fit découvrir dans le sol, à une profondeur de deux mètres, un vase ou patère d’or représentant en relief sur une platine incrustée au fond, une fête bacchanale encadrée de seize médaillons, portant des figures d’empereurs et d’impératrices, depuis Adrien (118) jusqu’à Septime Sévère (195) et Julie Augusta. Un grand nombre de médailles isolées furent trouvées en outre dans le même lieu ; elles étaient toutes impériales. Quatre d’entre elles, destinées à être portées, et munies dans ce but de chaînes et d’anneaux, étaient empreintes d’un côté de l’effigie de Posthume (264) et de l’autre, de ces mots : Indul. pia Posthuma Augusta, Quant aux autres, au nombre de 94, elles embrassaient un espace de deux cents ans (70 à 270), de Néron à Aurélien. Enfin une médaille d’or d’Antonin-le-Pieux (445) fut rencontrée aussi plus tard dans les fouilles du même bâtiment. Tous ces trésors archéologiques, transmis par le chapitre au duc de Pen-