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HISTOIRE DE RENNES

de plus en plus, et vivant de ce qu’elles enlevaient à leurs frères d’origine.

Alors les Rhedones, auxquels leur habileté comme cavaliers avait valu ce nom, les Rhedones eurent leur monnaie particulière qu’ils frappèrent eux-mêmes, et qui fut empreinte d’un signe honorable et distinctif, le cheval, emblème de leur puissance et de leurs croyances religieuses. Leurs transactions commerciales avec les peuples voisins s’opérèrent, selon l’usage, sur des points limitrophes du territoire avec les Vénètes et les Namnètes ; ils eurent leurs assemblées particulières, leur mallum, qui dans les grandes circonstances, comme celle de l’invasion romaine, se confondit pour l’intérêt général dans celui de la nation entière. Ils élevèrent partout, au bord des rivières, sur les landes et dans les forêts, ces monuments de leur culte, dont il nous reste encore des vestiges dans ces nombreux menhirs, dolmens, épars sur nos champs, et surtout dans cette galerie couverte, ou ce sanctuaire druidique de la commune d’Essé, prés duquel on retrouve encore le ruisseau du sang, et ces roches funéraires posées au milieu de l’eau, et sous lesquelles ils inhumaient les restes mortels de leurs chefs, pour les mettre à l’abri des profanations du vulgaire.

Mais, selon l’usage constant, ces monuments religieux, étaient tous situés en dehors de l’oppidum. La cité à laquelle les Rhedones ont légué leur nom n’en contenait aucun. Un cercle de cabanes s’étendait le long des parois intérieures de l’enceinte, laissant au milieu d’elles une vaste place où se réunissaient les guerriers, où ils se défendaient une dernière fois quand les murailles étaient escaladées par l’ennemi. La forme de cette enceinte se modifiait selon les accidents du terrain. Quelquefois ce n’était qu’un lieu de refuge pendant la guerre comme chez les Vénètes, si l’on en croit le témoignage de quelques antiquaires, fondé sur celui des historiens qui prétendent que la civilisation