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HISTOIRE DE RENNES.

couler, qui primitivement paraît avoir eu le sens plus restreint de découler. Les Bretons, aujourd’hui, disent Aber, un confluent, une embouchure de rivière.

« Veuillez recevoir, Monsieur, la réitération de mes sentiments distingués, et me croire comme toujours,

« Votre bien dévoué serviteur,

« Moet de la Forte-Maison. »

Aucun confluent de quelqu’importance, autre que celui de l’Ille et de la Vilaine, n’existant dans le territoire des Rhedones, qui s’étendait de Dol, ou du pays des Diablintes, au mont Saint-Michel, mons Jovis, et à Fougères, Filgerium, c’est vers la jonction de ces deux rivières, dont les Romains nous ont transmis les noms latinisés, Isola et Doenna, ou Herius fluvius, c’est sur la colline au pied de laquelle elles viennent mêler leurs eaux qu’il faut chercher l’ancienne forteresse ou l’oppidum gaulois des premiers habitants connus de notre pays.

Le témoignage de César peut nous servir à reconstruire même ses remparts : des poutres de quarante pieds de long étaient couchées et liées entr’elles parallèlement et carrément sur le sol ; l’intervalle qui les séparait était comblé de terre, avec un revêtement de pierres. Les assises se superposaient ainsi, dans le même système, jusqu’à la hauteur exigée par les règles de l’art militaire du temps. Cette construction offrait par sa régularité un aspect qui plaisait à l’œil, et par sa solidité une défense sûre et à l’épreuve de l’incendie et du bélier. L’intérieur de cette fortification n’était sans doute rempli pour tous monuments que de huttes couvertes en pailles, ainsi que l’atteste ailleurs le conquérant-écrivain. Les Gaulois n’habitaient guères les villes que dans les moments de nécessité. Ils y déposaient leurs richesses, mais ils préféraient, près de leurs troupeaux, l’air et la liberté des champs. La tribu chez eux n’avait pas encore perdu tous les instincts nomades de la bande.