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ERASIPPE


Ô mort, malgré tes airs de souveraine
tu ne m’imposes pas, je te regarde en face.
Quand tu braves la vie, tu n’es que son esclave ;
c’est son triomphe que tu prépares
sous le semblant de tes conquêtes.
Tu penses commander et subis une loi ;
ton geste impérieux se tourne contre toi.

Un jour tu me tiendras sous ton talon de glace ;
tu m’escortes partout, et tu ricanes
parce que tu pourrais au moment où je parle
me faire trébucher, vaincu.

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