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EVELPIDE


Passants, vous qui savez ce que j’ignore,
est-il vrai que vos jours l’emportent sur les miens ?
Quand je disais, en ma vieillesse, que l’âge d’or
a précédé l’âge d’airain,
les jeunes gens riaient, répondant : — C’est la fable !
mais toujours aujourd’hui est moindre que demain,
et l’humanité monte à un sort préférable. —
Avaient-ils raison ? rêvaient-ils ?
Ai-je marché trop tôt sur les routes du temps ?
Et la lumière éclaire-t-elle moins d’injustice,
moins d’ignorance, moins de souffrance ?
Sans doute, c’est un autre soleil qui luit,

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