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plus que du soin de donner à son pupile la plus mauvaise éducation qu’elle imagina, afin d’étouffer l’esprit par la mauvaise culture ; comme elle espéroit que la stupidité rendroit inutiles tous les soins qu’on prendroit de Zirphile, elle ordonna aux gouverneurs du petit Prince de ne lui parler que de revenans, de fantômes, de la grande bête, & de lui lire des contes de Fées pour lui remplir la tête de mille fadaises. On a conservé de nos jours par sotise ce que la Fée avoit inventé par malice.

Lorsque le Prince fut un peu plus grand, la Fée manda des maîtres de tous côtés, & comme en fait de méchanceté elle ne restoit jamais dans le médiocre, elle changea tous les objets de ces maîtres. Elle fit venir un fameux Philosophe, le Descartes, ou le Neuton de ce tems-là, pour montrer au Prince à