et la rivière des Esclaves, sa suivante, coulent dans une plaine continue. Les rives du Mackenzie, unies depuis le Grand Lac des Esclaves, s’encaissent, en aval du fort Simpson, dans les hauts contreforts des montagnes Rocheuses, venues à la rencontre du grand fleuve. Montagnes et fleuve vont jouer, dès lors, jusqu’à l’océan, à se côtoyer, se contourner, se traverser, à la condition que l’ampleur du fleuve soit toujours respectée.
Une fois, cependant, les
masses granitiques se resserrent subitement, comme pour
arrêter le fleuve ; mais celui-ci, se précipitant avec une force
redoublée, maintient l’obstacle en deux remparts parallèles,
amas fantastique de tours et donjons aux créneaux béants. Au
sortir de cet effort, le Mackenzie évolue en un vaste
cirque de relai, qu’il s’est creusé devant Good-Hope. Vue
de la mission, cette scène est l’une des plus grandioses de
l’Univers. Plus loin, dans la zone polaire, le fleuve se place
résolument vis-à-vis du Nord ; et, entre deux haies lointaines
de montagnes et de glaciers aux cimes resplendis-