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Le traîneau est tiré par des chiens.

À l’est des montagnes Rocheuses, les chevaux n’ont pas dépassé le soixantième degré de latitude. Outre l’impossibilité de les entretenir actuellement dans les régions plus septentrionales, ils y seraient inutiles, faute de routes.

Les uniques coursiers du Nord sont donc fournis par la race canine. Race mêlée, indéfinissable, à dominante de loup, chez les Dénés ; race plus pure, mais plus louve encore, chez les Esquimaux.

Mgr Grouard décrit l’attelage :

« Se figure-t-on ce que sont nos traîneaux ? On pourrait croire qu’ils ressemblent à ces véhicules montés sur de légers patins dont l’usage est commun dans les villes et les campagnes des pays civilisés, où l’hiver et la neige durent assez longtemps pour nécessiter leur emploi. Cependant la différence entre ces traîneaux et les nôtres est considérable.

« Prenez trois planchettes de bouleau larges de trois pouces et demi et longues de dix pieds ; joignez-les ensemble par des barres transversales attachées solidement avec de minces cordes de peau appelées babiches ; relevez-les, à la tête, en forme de volute, que vous maintenez en place à l’aide de bons liens (on donne à cette volute le nom de chaperon).

« À fleur du sol, de chaque côté, sont les tires, deux anneaux de cuir où l’on accroche les traits des chiens. Ces derniers ont des harnais proportionnés à leur taille, un collier rond, juste assez grand pour y laisser passer leur tête, et qui vient s’appuyer sur leurs épaules. Deux longues et fortes bandes de cuir partent de ce collier et vont se joindre au harnais suivant : ce sont les traits qui s’appliquent sur les flancs des chiens. De courtes dossières, en peau souple, les maintiennent à cette hauteur. C’est cette partie du harnais qui se prête le plus à l’ornementation. Aussi presque toujours on y voit des tapis brodés, chargés de grelots. Les colliers reçoivent quelquefois de petites sonnettes et des pompons enrubannés. Bref, on apporte autant de soin à orner nos pauvres chiens qu’on le fait ailleurs pour les chevaux.

« L’attelage ne se met pas de front, mais de file, sur