homme ! » Quant à leurs filles, elles n’en parlent que le moins possible.
Aux temps païens, la mort attendait, au seuil de la vie, les petites filles naissant au delà du nombre requis pour les besoins de la race et des travaux. Condamnées d’avance, elles étaient exécutées sur-le-champ. La mère elle-même se chargeait de les étouffer, car l’homme se fût trop avili, à si vulgaire besogne. Si l’enfant était épargnée, son martyre commençait avec son existence. Elle grandissait et se préparait à son rôle d’épouse et de mère, en partageant, avec les chiens, la nourriture et les coups. Durant les famines, lorsque les parents se décidaient à manger leurs enfants, c’est par les filles qu’ils commençaient. L’homme désignait à la femme la victime du jour, en lui remettant le couteau.
Pour l’orphelin, quel que fût son sexe, il était jeté aux loups, abandonné dans les bois ; ou bien, si quelque parent le laissait suivre le campement, sa condition était si misérable qu’il eût préféré la mort.
Un spectacle qui n’a point fini de s’offrir péniblement à nous, lorsque nous visitons les sauvages christianisés, nous révèle, par la résistance des abus à tant d’efforts du missionnaire, quelle dut être, autrefois, l’infortune des vieillards.
Qu’ils sont loin encore, nos convertis, de savoir la chaude tendresse qui enveloppe, au meilleur coin du foyer familial, les derniers jours de nos grands-pères à l’indulgent sourire et de nos grand’mères au long chapelet !
Leur place, aux patriarches des tribus dénées, c’est la dernière, à l’entrée de la loge, sur le passage des gens, des chiens et de la bise. Si on les écoute avec une apparente