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— Oh ! Père, lorsque tu nous as dit que le Fils de Dieu avait pris une mère parmi les femmes de la terre, j’ai bien compris que les femmes ont une âme et un ciel, comme les hommes !

La Très Sainte Vierge Marie, prêchée par la religion catholique fut donc la divine main qui refit à la femme, méprisée du paganisme, cette auréole de vénération et de respectueuse affection, que nous ne trouvons jamais trop belle au front de nos mères chrétiennes. La sauvagesse, enfin réhabilitée, bénit, dans la forêt, Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme Le bénissent les femmes de notre civilisation, qui n’ont point oublié quelles tristes choses elles seraient encore, s’il n’était venu lever l’anathème originel : « Je multiplierai tes douleurs », et les replacer, par la prédication de ses apôtres, sur le trône de leur dignité humaine.


L’enfant, chez les Dénés païens, partagea le sort de sa mère.

Louis Veuillot écrivait, en 1866 :


Le genre humain est doué d’une sorte de goût à tuer les enfants… Il n’y a guère que le christianisme qui combatte efficacement cette singulière coutume ; et là où le christianisme baisse, la coutume, vaincue par lui, reprend son meurtrier empire… Quand il n’y aura plus de christianisme, comment le progrès fera-t-il pour conserver les hommes ?


Les Dénés respectèrent, à tout le moins, les lois de la nature, et ne mirent pas à « tuer les enfants » les raffinements que l’on connaît ailleurs. Ils les laissèrent naître.

Les garçons étaient ordinairement les bienvenus, sauf les infirmes, en qualité de futurs chasseurs. Dès que le petit avait tué son premier oiseau, son premier lièvre, on lui faisait des fêtes. Au premier renne, ou au premier orignal, l’autorité paternelle n’avait plus qu’à décliner. Le fils, meilleur chasseur que son père, devenait le maître de la loge, et réglait tout à sa volonté.

Mais malheur aux petites filles ! Aujourd’hui encore, les mères se diront fières de leurs garçons, et les présenteront à tout venant : « C’est un dénéyou, celui-ci ! un petit