ans, l’anatomie détaillée des animaux et des plantes, et nommera chacune de leurs fibres. Il n’oubliera jamais ce qu’il aura une fois remarqué. Il se guidera, vieillard, dans les dédales d’une forêt, où il n’aura passé qu’au hasard, dans son enfance. Mais la flamme de son intelligence, parmi tant
dénés, qui s’écrivent de la même manière. La prononciation de ces mots et d’une infinité d’autres exige une grande délicatesse d’articulation, une grande précision dans l’intonation et dans l’observance de la quantité prosodique.
« Cette prononciation comporte, en outre, presque toutes les difficultés des langues connues. Elle a des chuintantes, des clappantes, des dentales et des hiatus qui ont fait le désespoir de bien des gens.
« Chose remarquable aussi, il y a peu d’emploi des labiales : le jeu des lèvres est presque nul. Un Déné, les lèvres légèrement entr’ouvertes et sans desserrer les dents, parlera avec une vélocité étonnante et fera entendre les sons les plus heurtés. »
Les langues du Nord, comme les autres, furent apprises par les premiers missionnaires, au seul moyen de leurs observations personnelles. Ils en ont rédigé les dictionnaires et les grammaires. Parmi les maîtres en langues dénées, il faut citer Mgr Grouard, Mgr Breynat, les Pères Petitot, Laurent Legoff et Morice.
Un ministre protestant, M. Evans, inventa, pour l’écriture du langage, un système de caractères syllabiques, hiéroglyphiques, qui fut universellement adopté.
Spécimen d’écriture Syllabique
AVE MARIA EN LANGUE MONTAGNAISE
ᔭᒅᐅᑨ ᓀᑌᑲᔨ ᒪᖋᐠᓭᐣᐯᔭᕱᔰ
ᓀᑪ ᔦᓂᒋᒉᐟ, ᒪᖋ, ᐅᕱᔪ ᓂᐅᔆᐟᓯᓂ ᓀᖍᐠᔦᓂᖊᙆᕳᐤᐠ ᓀᐟᘛᔦᖍᐠ ᐯ ᐅᔆᐥᐊᐠ, ᐅᑌᔆᔪ ᐟᓭᑷ ᓇᒉᐟᓭᐣ ᕍᓀᑌᑊ ᕬ ᓭᓱᐢ ᓀ ᐟᗴᐠᖊ ᔦᑌᖋᒉᑎ ᐁᑎᓂ ᔨᐠ ᕍᐠᑌᑊ. ᑌᑲᔦ ᒪᖋ, ᔦᑕᑎᔨ ᐸᐠ ᓀᐠᕄ, ᓄᐟᗯᑌ ᑯᕊ, ᓄᖍᔭᓀᔆᕱ ᑦᑲᓂ ᕬ ᑪ ᑦᕃᖍᓂᑌ ᐅᑪᘗᐠ. — ᐅᕱᔭ ᐁᑯᐠᑌᑊ ᓂᑌ. |
Traduction littérale
Par toi je laisse aller mon esprit (à la joie) Marie, très-bien Celui qui-a-fait-la-terre t’aime, ton cœur près-de il est, toutes femmes par dessus tu-es grande, et Jésus, il-a-été dans-ton-sein, Lui seul est grand. Sainte Marie, Le-Puissant sa mère tu es, nous-sommes-mauvais, quand même pour nous prie maintenant et quand nous-mourrons à la veille. Très bien c’est ainsi si c’était. |