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AUX GLACES POLAIRES

cette région, se porta à la rencontre des Esquimaux du versant de la baie d’Hudson ; mais il ne put donner suite aux projets de son zèle autrement qu’en travaillant au salut de quelques Esquimaux qui, sur son invitation, abandonnèrent le fort Churchill en faveur du lac Caribou pour la traite de leurs fourrures. Se doutait-il alors que son futur compagnon, celui qui devait fonder la mission esquimaude de ses rêves « n’était pas encore né » ? C’était le Père Turquetil.

Arrivé au lac Caribou
R. P. Turquetil et F. Girard
en 1900, le Père Turquetil partit pour sa première exploration, dans la Terre Stérile septentrionale du Keewatin, le 26 décembre 1901. Depuis lors, il mit tout en œuvre pour atteindre ses Esquimaux. En 1912, il arrivait à Chesterfield Inlet, au nord-est de la baie d’Hudson, ayant pris la route de Montréal, du Saint-Laurent, de l’Atlantique, et emportant toutes les pièces de sa maison, tout son combustible, tous ses vivres. Avec le Père Turquetil partit le Père Le Blanc. La mission de Notre-Dame de la Délivrande était fondée.


Les deux inoubliables événements de cette jeune mission ont été un grand deuil et une grande joie.

Le deuil fut la mort du Père Le Blanc, en 1916. Quatre années de solitude, de souffrances de toutes sortes, l’avaient débilité au point qu’il fut nécessaire de lui procurer le repos. Il succomba pendant la traversée de la baie d’Hudson, le 21 septembre, offrant sa vie à Dieu pour la conversion de ses chers infidèles.

La joie de la mission de Notre-Dame de la Délivrande fut